En préambule...

   Nous voulons remercier Déborah qui a bien voulu nous accompagner et partager ainsi les bons moments mais aussi les difficultés (ou supporter?) de notre voyage itinérant ainsi que Claude et Sylvain sans lesquels nous n'aurions pas pu réaliser notre carnet de voyage sous la forme d'un cédérom.
                                      Toute la classe CE2 CM1 CM2 de Pern   -    année 2000 -01.

...Quelques mots de l'enseignante: Les élèves ont réalisé un compte rendu par groupes. la synthèse des groupes a été écrite par moi en essayant de respecter leurs notes au plus près. C'est un travail trop difficile même (pour les CM2). Le travail a été partagé en ce qui concerne les fenêtres explicatives à partir de la page centrale.
Je prends conscience que beaucoup de choses n'ont pu être abordées ou approfondies comme je l'aurais souhaité. Je savais qu'une rivière était porteuse de richesses mais peut-être pas à ce point.L'autre jour un élève de CE2 qui se reconnaîtra a dit;" on n'a rien dans notre classeur à la partie Histoire." C'est vrai... En fait, nous avons fait de l'Histoire sans nous en rendre compte et sans en rendre compte par écrit. L'Histoire est présente partout sur les rives: les ponts, les châteaux, le bâti ancien avec son architecture et ses matériaux, les moulins...Ma motivation principale de départ était de faire sentir ce que représente une rivière: quelque chose qui passe et qui change toujours et en même temps, quelque chose qui représente la permanence et qui reste; le Lot est un témoin. On est aussi responsable de lui...car il est vrai que les cours d'eau n'ont pas été respectés et ne le sont pas encore assez. J'espère que "des choses" ont été semées et qu'elles germeront un jour...

Qui est là
toujours là dans la ville
et qui pourtant sans cesse arrive
et qui pourtant sans cesse s'en va
C'est un fleuve répond un enfant
un devineur de devinettes. ..
Jacques Prévert
(grand bal de printemps 1951)

"C'est le besoin d'eau qui a réparti nos villes, nos villages et nos fermes. La carte du monde humain n'est autre que celle de l'eau. " Bernard Clavel

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                Lundi 23 avril

  Départ de L’Hospitalet pour un long circuit et la remontée du Lot. Nous passons par les plateaux en laissant le Lot à notre droite dans son creux de vallée. Notre premier site est Aiguillon (département du Lot et Garonne) : " le pays de la confluence ", la confluence du Lot et de la Garonne. C’est quoi une confluence ? C’est l’endroit où une rivière rencontre une autre rivière ou bien un fleuve , là c’est la fin de la rivière Lot : ses eaux se mélangent aux eaux du fleuve Garonne pour aller vers l’Atlantique. On peut voir un îlot avec des herbes, à cet endroit la Garonne fait un coude et prend le Lot en passant…

Nous marchons jusqu’à une petite pointe de verdure, avec des plantations de peupliers et nous restons là au bord quelques instants pour regarder l’eau courir. C’est la fin du Lot, mais c’est aussi le début de notre voyage…

 

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Ensuite, une garde-pêche, une dame très gentille qui nous a aidé à découvrir la confluence nous amène à Port Lalande de Castelmoron. Peut être allons nous découvrir des nids de black bass?  Nous observons l’eau peu profonde pour essayer de trouver des ronds sur le gravier au fond de l’eau  : les nids. Malheureusement, il fait froid tard cette année et la garde-pêche nous explique que le black bass attend une température plus chaude. Dommage !

A midi, à Castelmoron, après le pique-nique sur la place au soleil, nous sortons nos carnets de croquis pour garder en mémoire la magnifique fontaine, certains préfèrent croquer le clocher de l’église

 

  A Villeneuve sur Lot, au centre équestre, qui nous accueille (sur la route de Fumel –centre la Marsale- allez y, c’est super !), un professeur d’Histoire-Géographie du collège nous fait dire devant le paysage de la vallée tout ce que nous avons étudié en classe cette année et aussi l’an dernier (pour les CM) durant notre classe paysage. Ici, la vallée est large, très large. Beaucoup d’arbres fruitiers, de cultures variées qui ont besoin d’eau (le Lot n’est pas loin) comme le maïs, des légumes aussi, la terre est facile à travailler et le Lot aide l’agriculteur, mais on ne le voit pas : il est caché par un rideau d’arbres. C’est un paysage humanisé, pas seulement par les cultures mais aussi par le bâti : les maisons sont basses, très larges, avec des toits qui vont presque jusqu’au sol. Les hommes se sont installés dans le lit majeur de la rivière car les conditions y sont favorables. Comme partout, il n’y a pas que de vieilles fermes, il y a aussi des endroits avec des nouvelles constructions, autour du collège et des écoles par exemple. Villeneuve est toute proche, les gens vont y travailler. En fait, même si la vallée est très large, on voit les versants au fond avec des plateaux au dessus. Nous, nous sommes sur l’autre versant. Tout au long du voyage, la vallée sera toujours la vallée, deux versants et un fond avec la rivière dans le creux mais ce n’est pas aussi simple…

 

 

 

           Mardi 24 avril

  Nous sommes dans un centre équestre… donc c’est normal d’essayer d’approcher les chevaux (pour beaucoup d’entre nous, il s’agit de la première fois pour ce qui est de monter sur leur dos). Le matin nous ne perdons pas de vue la vallée du Lot mais surprise !… les 4 kilomètres , nous n’allons pas les faire à pied, pas en bus non plus pour si peu – non ! mais en calèche… et pas n’importe laquelle.

Pour commencer, nous assistons à la préparation : comment fait-on pour atteler deux énormes chevaux de trait à une calèche qui peut contenir une dizaine de personnes ? Toute une cérémonie dont il faut respecter chaque étape, il faut savoir aussi diriger les chevaux qui, d’un coup de sabot, pourraient nous expédier dans la prairie en face. Deux juments de trait d’origine bretonne que l’on a appelées… Lot et … Garonne !… Descendre la vallée en calèche au rythme des chevaux (avec deux cochers expérimentés pour diriger sinon…) parmi les arbres fruitiers c’est quand même quelque chose …

 

 

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  Au bord du Lot, nous avons fait notre premier prélèvement d’eau pour mesurer la dureté de l’eau, son pH le taux de nitrates… et ceci autour d’une cabane de chasseurs

A cet endroit le Lot paraît immense plus large encore qu’à Cahors

Bon… l’après midi c’est la détente avec, un peu de crispation, et beaucoup d’émotions sur nos poneys. Certains sont vraiment " hauts ". Le paysage ? et bien nous avons suffisamment à faire pour empêcher les chevaux de broûter, ils sentent que nous débutons… alors le paysage, on l’oublie.

 

 

 

 

 

 

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           Mercredi 25 avril

Le matin 8h30...un dernier adieu aux chevaux, et départ pour remonter la vallée et donc la rivière sur sa rive droite. Voici les étapes, brièvement, on y reviendra avec ce qui nous intéresse le plus : Puy Lévêque – Castelfranc – Cahors – St Circq sur l’autre rive – Cajarc – Decazeville – la vallée du Dourdou – une déviation obligée par un morceau du Cantal car la route est coupée pour aller à Entraygues – et enfin Espalion.

A Puy Lévêque : un arrêt pour observer la vallée. Le Lot y décrit un méandre et vient longer, avec son ruban d’arbres, le versant sur lequel nous sommes. Devant nous, en bas, des champs cultivés comme à Villeneuve mais il nous semble que le fond plat de la vallée est plus petit, même si nous apercevons l’autre versant bien plus loin.

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A partir de maintenant, nous allons rencontrer les affluents du Lot . Enfin, il y en a une foule : des ruisseaux que nous ne voyons pas mais qui alimentent aussi le Lot. On va nommer les plus importants comme le Vert, dont nous croisons la route à Castelfranc. Vert parce qu’il est vert ? peut-être… et à Vers, nous rencontrons le… Ver: ne confondons pas ! A Vers, nous avons fait notre 2ème prélèvement, juste à la confluence ; l’eau y est couleur émeraude. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas de pollution
 

 

En aval de Vers, nous n’ignorons pas Cahors, la cité cadurcienne construite dans un très beau méandre du Lot mais nous habitons tout près et nous voulons voir le Lot que nous ne connaissons pas. Avant d’atteindre St Circq Lapopie, la vallée se transforme : des falaises apparaissent et grandissent de plus en plus : du calcaire creusé par l’eau, gris, blanc, avec des taches ocres, leurs parois sont abruptes et l’on peut distinguer de nombreux trous. En voyant cela, on peut imaginer un sous-sol avec des galeries et des grottes façonnées par l’eau. Au passage : le Célé qui débite, à ce moment de l’année, ses eaux foncées vers le Lot. Et la vallée se resserre davantage avec le Lot qui, au hasard des obstacles rencontrés, serpente entre les versants et accompagne la route dont le passage, à certains endroits, a dû être tranché dans la roche de même que des tunnels pour la voie ferrée aujourd’hui utilisée pour le tourisme. Nous nous arrêtons pour regarder des maisons troglodytes enfouies dans les falaises : juste une façade et le reste de la maison comme une grotte

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A Cajarc, près du plan d’eau, à l’abri sous les arcades d’une maison, nous assistons à la seule averse du voyage (de la grêle !) Sur le mur des maisons, on remarque des traits accompagnés de dates : ce sont les différentes hauteurs des inondations passées ; certaines, à l’endroit où nous sommes, nous obligeraient à jouer les hommes-grenouilles ! Nous comprenons en voyant les nombreux barrages sur le cours du Lot qu’ils ne servent pas seulement à fournir de l’électricité mais aussi à réguler le débit de l’eau… Le Lot est-il une rivière naturelle ou artificielle ?

Tout au long de la vallée, placés de part et d’autre au sommet des versants: des châteaux ou des restes de châteaux médiévaux. Il paraît que c’était fait exprès pour surveiller l’arrivée des ennemis, des envahisseurs. Les gens du Moyen Age, les petits seigneurs de cette région pouvaient ainsi se prévenir… Le plus beau que nous avons vu est celui de Laroque Toirac , adossé à la roche avec ses toits en ardoises.

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Au fait… les toits des maisons ont changé depuis Villeneuve : ils sont de plus en plus pentus donc on a abandonné la tuile canal pour passer, après Cahors à la tuile plate et maintenant nous constatons la présence de l’ardoise pour ce qui est des constructions anciennes. Nous arrivons en Aveyron et nous passons, après Laroque Toirac, de l’autre côté du lot, sur la rive gauche. Pour éviter des travaux, nous passons par Decazeville, une cité minière où l’on a arrêté d’exploiter le charbon dans les galeries souterraines. Nous voyons que la terre a changé : des collines à la roche sombre où la végétation a du mal à pousser

   De nouveau des paysages verdoyants et nous retrouvons une autre vallée, celle du Dourdou que nous suivons sur 20 km environ . Avant cette vallée, la couleur de la terre a changé : elle est devenue marron presque rouge et comme nous nous arrêtons près d’un moulin et des vieilles maisons, nous comprenons mieux: les murs des maisons sont faits de pierres rouges et le lit de cette petite rivière (que nous voyons bien car l’eau est transparente) est également rouge. Un affluent qui arrache, par moments de gros débits, de la terre à son lit : c’est donc pour cela que nous voyons le Lot de cette couleur à Cahors à certaines périodes de l’année mais le Dourdou n’est certainement pas la seule raison à ce phénomène. En tout cas, ici tout semble rouge… nous apprenons que cette terre s’appelle le rougié. Nous restons un long moment à dessiner, à regarder l’eau courir puis notre curiosité nous pousse vers le moulin qui semble en activité. En effet, en approchant, on découvre des sacs de farine et un salle avec toute une machinerie : une grande courroie tourne et entraîne d’autres rouages. Tout cela provoque un grand bruit et nous ne pouvons trouver quelqu’un pour en savoir plus… Mais on trouve finalement la sortie d’eau empruntée au Dourdou et utilisée pour faire tourner le mécanisme du moulin : une façon d’utiliser l’énergie de l’eau, le courant de la petite rivière.
 

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Après un long détour forcé par le Cantal (des travaux sur la route nous empêchent de continuer sur la rive droite du Lot après avoir vu la confluence avec le Dourdou à Grand-Vabre ; on nous signale à cet endroit que nous entrons dans le Cantal et Auvergne), nous remontons sur les coteaux, presque des montagnes, par une route qui n’en finit pas de tourner avec des paysages de prairies et des fermes qui se consacrent surtout à l’élevage de bovins, nous redescendons sur Entraygues et nous tombons sur la confluence du Lot et de la Truyère : un gros affluent du Lot. Sur cet affluent s’est développée une importante industrie hydroélectrique. Nous ressentons un choc à Couesque en découvrant le barrage : impressionnant ! Une énorme construction en béton, arrondie pour résister à la pression de l'eau retenue en amont, cette eau semble prête à déborder et une Truyère qui coule de l'autre côté, devenue si peu large que nous avons du mal à la voir tout en bas. Il s’agit d’une rivière entièrement consacrée à l’énergie électrique…
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A partir d’Entraygues, une autre vallée s’offre à nous : plus petite, encaissée. Le lit de la rivière est formé de pierres ou plutôt de galets polis par l’eau. D’ailleurs le paysage change, plus caillouteux même si la verdure, près de l’eau, est toujours là. Malgré notre fatigue, en arrivant à Espalion, nous avons l’impression d’arriver dans un autre pays : les pierres des vieilles maisons sont grises, l’ardoise est présente en quantité. Villeneuve, Cahors, Cajarc semblent bien lointaines…

          

            Jeudi 26 avril       

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Le matin, nous partons visiter la petite ville d’Espalion. Yves, qui la connaît bien, nous aide à la découvrir et à constater des choses que nous n’aurions même pas vues sans sa présence. Le pont Vieux en pierres rouge brun sépare la ville ancienne de la nouvelle mais nous commençons par longer le Lot pour comprendre comment vivaient les gens. Parce qu’il y a une rivière, des tanneurs s’étaient installés, aujourd’hui cette activité a disparu mais on voit toujours les avancées en pierre sur lesquelles ils lavaient les peaux grâce à l’eau de la rivière. Un croc de boucher dans un mur nous prouve l’ancienne présence de l’existence des boutiques où l’on pendait la viande dehors pour la découper. Ce qui nous surprend le plus est la présence de galets dans les façades des maisons ; ensuite, nous en trouvons employés dans d’autres constructions : rien à voir avec le calcaire de chez nous…Et là aussi, on note les marques à différentes hauteurs des anciennes inondations et Yves se souvient : quand il était plus jeune, les gens devaient se déplacer en barques lors des crues particulièrement fortes du Lot…Il existe un pont Neuf qui enjambe le Lot. C’est curieux de le comparer aussi facilement avec le vieux car ils sont assez proches l'un de l’autre : la couleur, la forme contrastent.

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Au détour d’une place herbeuse : surprise ! Nous trouvons une drôle de statue plantée dans le lit de la rivière… En nous approchant, on dirait une tenue de cosmonaute … mais non… il s’agit d’un scaphandre : ici ? si loin de la mer ? Nous apprenons que c’est un hommage aux inventeurs du scaphandre qui ont vécu à Espalion et qui ont imaginé ce système pour explorer le fond de la rivière et pouvoir travailler sous l’eau. Espalion a voulu que l’on se souvienne d’eux car on les a longtemps oubliés ( Louis Denayrouze...). Juste en face de cette statue que l’eau n’arrive pas à entraîner, on peut admirer un palais de la Renaissance avec des fenêtres à meneaux : curieux mélange ! Si vous voulez en savoir plus, allez visiter le musée du scaphandre situé dans l’artère principale de la ville.

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De l’autre côté du Lot, sur une place où la commune a organisé un espace destiné aux loisirs, nous essayons le jeu de quilles à huit : plus facile à dire qu’à faire ! Huit quilles disposées de telle façon qu’il faut faire tomber la 1ère qui doit ensuite faire tomber les autres. Mais on envoie une quille comme projectile enfin elle-même projetée par la boule que vous lancez aussi dans la quille. Vous n’avez pas tout compris ? Ce n’est pas étonnant…

L’après-midi, c’est l’exploration d’un petit affluent du Lot : la Coussane. Un joli nom pour un ruisseau qui court dans les prairies et qui court très fort mais il est peu profond et l’on peut y pêcher toutes sortes de petites bêtes : soulever des pierres, coller une épuisette et le courant ramène des prises... Avant toute observation, il faut remettre les pierres au même endroit pour ne pas tuer les animaux qui ne supportent pas la lumière et qui font partie d’un écosystème

  Autour du ruisseau : toute une végétation qui profite de l’eau et des papillons, par exemple, qui profitent de la végétation. Nous en avons capturé pour les admirer quelques instants. On ne connaissait pas non plus le parfum de certaines plantes : en les frottant, on sent le miel et même l’ail. Il y en a une, pratique, qui élimine la brûlure des orties, c’est vrai on a essayé ! Son nom ?… on a déjà oublié. Le nom des plantes, ce n’est pas facile de les retenir, elles sont si nombreuses
Nous n’avons pas vu de poissons : vingt personnes les font fuir, mais beaucoup de larves d’insectes qui vivent en milieu aquatique avant de gagner l’air libre. Toute une vie grouille dont nous ne soupçonnions pas l’existence. Une chose : les araignées d’eau ne s’appellent pas ainsi parce qu’elles n’appartiennent pas à l’ordre des araignées ; ce sont des gerris (insectes de l’ordre des hétéroptères), ils ont comme des patins pour se déplacer à la surface de l’eau, des sortes …d’aéroglisseurs.

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            Vendredi 27 avril


En partant d’Espalion, comme nous tenons à ne pas perdre de vue le Lot, le grand car a un peu de mal à faire son chemin sur la route étroite qui le suit. Un paysage rural avec des fermes anciennes installées sur des pentes de plus en plus fortes et le " petit Lot " qui serpente au fond d’une vallée encaissée. Il est désormais impossible à la route de se trouver sur la berge du Lot : il n’y a plus la place.

           

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La vallée s’ouvre un peu et nous arrivons à St Geniez d’Olt où nous faisons une pause ; c’est une petite ville calme que nous traversons à pied pour aller jusqu’au vieux pont qui enjambe l’Olt, enfin…le Lot. Là, nous sortons nos carnets de croquis, les couleurs ressemblent à celles d’Espalion, les matériaux de construction sont les mêmes. Nous repartons, avec dans la tête, une suite d’images : celle d’un joli cloître restauré à la cour pavée, un petit moulin et un clocher qui se détache sur la colline, le Lot superbe avec les canards qui le survolent et aussi… l’adresse d’une bonne boulangerie où les pains au chocolat sont excellents (la boulangerie proche du pont : une adresse à retenir…)

 

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Ensuite, notre entrée en Lozère (et changement de région : Languedoc-Roussillon) : au revoir à l’Aveyron. La montagne se précise : le cours d’eau ressemble maintenant vraiment à l’idée que l’on se fait d’un torrent. Au passage près de La Canourgue succède notre arrivée à Balsièges, petit village niché dans sa vallée (le Lot bien sûr). Nous nous installons au moulin la Farelle pour une nuit. Après un repas et une prise de possession des locaux (nous devenons peu à peu des professionnels !), nous partons pour une balade et une découverte des environs. Nous sommes entourés de versants pentus et sombres couverts de conifères. De la Farelle, moulin situé au bord du Lot, nous suivons un chemin qui l’accompagne. Son lit est encombré de grosses pierres, l’eau court vite en écumant, à certains endroits on pourrait le traverser à pied en sautant de pierre en pierre mais il y a aussi des trous d’eau profonde qui ressemblent à de petites piscines. Le chemin se termine à l’endroit où l’on a détourné l’eau du Lot pour créer un béal.

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Commence alors une ascension difficile où il faut rester penché sur la pente pour ne pas tomber. Nous comprenons mieux l’importance de la présence des arbres : heureusement qu’ils sont là pour éviter l’érosion, leurs racines permettent de retenir la terre. Quand nous parvenons tout en haut, la vue splendide sur toute la vallée est une récompense. En continuant, nous trouvons d’immenses parcs à moutons, nos traversons une petite ferme et apercevons le village. Après une boucle, nous retrouvons le moulin de la Farelle pour un dîner et une veillée détente bien méritée.

 

            Samedi 28 avril

 

 

Les sacs de voyage sont prêts et nous aussi après un bon petit déjeuner. Nous recevons notre pique-nique et chacun le met dans son sac à dos de randonnée. Un regard sur le ciel : il va faire beau et heureusement car nous allons vers notre but : les sources de notre rivière, elle est devenue un peu de nous-mêmes.

En suivant le Lot devenu petite rivière de montagne, nous atteignons rapidement Mende, préfecture de Lozère, que nous traversons sans arrêt puisque ce n’est pas notre préoccupation : il va falloir marcher et nous ne voulons pas prendre de retard pour arriver à l’endroit où le petit car ne pourra aller plus loin. Le dernier village : le Bleymard, le Lot est toujours présent. Après le village, on trouve un petit pont en pierre avec le signe bien connu qui annonce un cours d’eau, il est écrit " le LOT " mais… c’est lui … là… en bas du pont ? ! Nous pourrions sauter d’un bord à l’autre d’un seul saut ; c’est son premier pont, le premier d’une longue série…

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Puis, nous laissons le car et commençons notre randonnée et nous quittons le ruisseau car il faut bien l’appeler ainsi maintenant, il traverse des champs que nous n’empruntons pas : il a trop plu ces derniers temps. Au fur et à mesure que nous progressons sur le chemin caillouteux, dans ce massif du mont Lozère, le panorama se dégage de plus en plus, on a une impression d’espace avec les couleurs d’une nature qui sort de l’hiver à cette altitude. L’air est vif, nous gardons les pulls même si le soleil est bien présent. La forêt de conifères nous accompagne tout au long du chemin qui se fait plus étroit lorsque nous approchons. La pente s’accentue par moments et l’on bavarde moins… Avec notre guide, nous consultons la carte pour ne pas perdre l’objectif.
A notre gauche, nous quittons le chemin pour entrer dans une prairie à herbes hautes encore jaunies et couchées par l’hiver et nous découvrons la naissance de notre rivière… les naissances… C’est un peu déroutant… Il n’y a pas un seul " bébé Lot " mais plusieurs ! des rigoles d’une vingtaine de centimètres de largeur, souvent dissimulées par les herbes, qui courent sous la végétation du pré et qui se rejoignent. Il nous faut l’écriteau " SOURCES DU LOT – 1272m " pour y croire ! L’endroit est juste troublé par nos bruits étrangers, on a l’impression de déranger la tranquillité des lieux. Les sources du Lot font entendre un son cristallin, le débit est rapide et lorsqu’on plonge sa main dans une des rigoles, on est surpris par le froid et aussi par le fait que l’eau se trouble très vite : il y a peu de profondeur, à peine la hauteur d’une main, et la terre colore vite l’eau.

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Nous décidons de manger près du Lot. Assis dans l’herbe, entre les rigoles, nous sortons nos provisions. Autour le paysage respire la paix, nos voix résonnent un peu et nous regardons l’eau commencer son parcours sur cette prairie de Lozère si fortement inclinée ensuite que nous n’arrivons plus à la suivre du regard. Après le déjeuner : une séance " photos " pour immortaliser le moment, chacun enjambe une des sources et pose… Il faut repartir, un dernier regard à la naissance du Lot et nous reprenons le chemin plus facile au retour et heureusement… car certains semblent le trouver trop long maintenant que l’attente de la découverte n’est plus là.

Le car ne repart pas sur Balsièges, nous voulons connaître mieux ce mont Lozère où démarrent de nombreux cours d’eau parmi lesquels évidemment le Lot mais aussi le Tarn. Pour cela, au Bleymard, nous suivons les indications de la station de ski et nous accédons, par une route en lacets, au sommet d’une grande plate-forme, tout près du Mont Finiels. De là la vue est à couper le souffle, nous dominons la région et même plus loin encore semble-t-il. Il fait beau, l’air est frais et il reste… de la neige ! Nous laissons bien vite le car pour marcher et nous mettons le cap sur une grosse plaque de neige que nous choisissons parce qu’elle est légèrement en pente. Quelques instants plus tard, et beaucoup de glissades, nos fonds de pantalons sont trempés…

Tout près, il faut sauter au-dessus d’un ruisseau qui dévale la montagne, bien plein avec la neige qui a fondu et fond encore : la nature fait provision d’eau douce… Au fait… le saviez-vous ? : l’eau douce, disponible pour l’homme, représente 0,6% de la quantité totale d’eau de la planète… Sylvain, notre accompagnateur, attire notre attention sur le problème… d’où l’intérêt de pas la gaspiller et protéger l’eau de nos rivières. Il nous explique que le Mont Lozère est formé de tourbières : une sorte de terre composée de plantes qui agissent comme des éponges, elles retiennent l’eau, la stockent d’où l’intérêt de préserver ces milieux humides dont beaucoup trop ont déjà disparu sous les actions humaines (les tourbières, mais aussi les marais, les prairies humides). Ces milieux servent de réserves d’eau à la nature et permettent de conserver la vie dans de nombreux écosystèmes…

Sur cette montagne qui sort de l’hiver, la prairie se souvient encore de la neige mais dans deux semaines, elle sera bien verte et couverte de milliers de fleurs, un vrai tapis, qu’il sera interdit de cueillir. Il faut revenir en mai ou en juin… Dans le ruisseau, nous trouvons une petite rainette, toute surprise de notre présence. Elle a attendu le printemps cachée au fond sous un rocher et sous la neige. Nous profitons encore de la vue et des paysages où dominent le mauve et le jaune pâle avec les taches très sombres des conifères et des grandes étendues où nous ne voyons aucune construction, on est un peu au bout du monde…
 
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Le car descend et nous quittons les altitudes, au passage, on note quelques détails de l’architecture locale notamment le faîtage des toits aux lauzes en épis inclinés et alternés, les cheminées, un château aussi sur son piton rocheux au détour de la route et c’est l’arrivée à " Bec de Jeu " pour une nuit à… deux km du moulin de la Farelle. Le centre qui nous accueille a une architecture moderne parfaitement intégrée dans le paysage. Le Bec de Jeu… drôle de nom ? C’est l’endroit où les gens du village se réunissaient pour discuter, pour participer à certains jeux collectifs, pour organiser une fête. Avant le dîner, nous profitons des jeux en bois installés sur une vaste prairie puis c’est la veillée et le silence réparateur de la nuit dans un coin tranquille de montagnes

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            Dimanche 29 avril

Aujourd’hui, nous restons sur place. On a oublié de dire que le Lot est proche du Bec de Jeu (200m environ) et pour un dimanche, c’est curieux mais on est en classe… une vraie salle de classe où Guillaume, passionné de petites bêtes et de nature en général, nous explique un peu comment on va procéder pour établir l’indice biotique de la rivière et évidemment à quoi il sert : des fiches à consulter pour un premier repérage des animaux (larves d’insectes, invertébrés…), une pêche à effectuer, des " bestioles " à trier, à classer, bref tout un travail méthodique.

Le Lot a un lit irrégulier avec des trous, c’est donc Guillaume, muni de cuissardes, qui va dans l’eau parce qu’il connaît bien l’endroit. Il pêche à l’aide d’une épuisette en soulevant des pierres à trois endroits différents et amène ses prises à trois équipes différentes. Nous commençons notre tri selon les critères déterminés auparavant. " La tête dans les seaux ", avec des pinceaux pour ne pas abîmer les petites bêtes que nous remettrons à l’eau après notre étude, nous avançons dans notre travail et nous ne voyons pas le temps passer.

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De retour en classe, après avoir mis en commun notre travail et regardé " en gros " sur un écran certains animaux pour être sûrs d’établir de vraies différences ce qui n’est vraiment pas évident à certains moments, nous donnons la note de 8 sur une échelle qui va de 0 à 10. Pas si mal… allez-vous penser ?… Mais Guillaume, pourtant sympathique, joue les rabat-joie… D’abord, un indice biotique, vraiment scientifique, c’est encore plus compliqué que cela… bon… il faut le faire plusieurs jours de suite… il faut prendre en considération encore plus d’animaux… et surtout en juillet, on aurait tout faux !… Explications : nous sommes en avril, le débit de la rivière est abondant, le courant est rapide et " lave ", entraîne ce qui pourrait souiller (on appelle cette différence de débit : les crues et les étiages) et… la population est moins importante qu’en été avec la présence des vacanciers. En été, donc, moins d’eau, moins de courant et plus de monde qui va rejeter des déchets dans la rivière… cette fois l’indice chute à 2 – 3 ! Tout ce qui est rejeté du centre, et du village également, se déverse dans le Lot. On a remarqué des travaux quand on est arrivé : une station d’épuration est actuellement en construction elle traitera les eaux usées avant de les rejeter. Nous sommes pourtant déçus d’apprendre qu’à 20km de sa source, le Lot est pollué !… Mais n’en est-il pas ainsi de toute rivière ? Heureusement, il y a une prise de conscience depuis quelques temps : toute l’eau qui ruisselle, qui pénètre, si elle est polluée, salit les cours d’eau ou les nappes phréatiques. C’est pourquoi on installe, selon une réglementation, de plus en plus de stations d’épuration pour " nettoyer " l’eau. Et ce n’est pas la seule source de pollution… il faut considérer la pollution industrielle (des produits utilisés dans la fabrication de différents produits pour lesquels on se sert de l’eau que l’on rejette polluée), la pollution d’origine agricole : les végétaux ont besoin de sels minéraux pour se développer mais lorsqu’il y en a trop ( engrais déversés dans les champs que l’eau amène jusqu’à la rivière sous forme de phosphates et nitrates), on constate le phénomène d’eutrophisation ( certaines algues prolifèrent, appauvrissent l’eau en oxygène , étouffent les autres végétaux indispensables à l’équilibre des écosystèmes et, parce qu’il manque de l’oxygène, entraînent la disparition des animaux.

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Après tout cela, nous allons remettre les petites bêtes dans leur milieu naturel et il faut aussi ranger le matériel et… reprendre nos sacs car notre voyage touche à sa fin. Un dernier déjeuner pris ensemble et un grand car nous attend : on est content de retrouver nos familles et en même temps, on quitte quelque chose qu’on aurait pu continuer.

La route ne suit plus la vallée, nous allons prendre un axe plus important, par Rodez, avec des paysages de plateaux et grandes cultures. Beaucoup d’entre nous ne voient d’ailleurs rien : ils dorment ! De plus, il fait gris et il pleut comme le matin de notre départ… Notre voyage ressemble à un morceau de temps mis entre parenthèses avec plein d’images.