Pédagogie
du patrimoine et architecture sacrée :
Préliminaire :
En 1997,dans la préface à une
publication pédagogique du CRDP de Franche-Comté intitulée « Histoire des
religions », Philippe Joutard, Recteur de l’Académie de Besançon et
Président de la commission pour la réforme des programmes d’Histoire et
Géographie écrivait qu’une mission de réflexion sur l’enseignement de
l’Histoire en 1988, avait relevé une « grave lacune culturelle constituée
par la disparition de toute connaissance sur l’histoire religieuse ».
Cette mission rappelait que tout un
pan de notre mémoire collective était menacé, que l’ignorance des faits
religieux risquait d’empêcher des esprits contemporains, spécialement ceux qui
n’appartiennent à aucune communauté religieuse, d’accéder aux œuvres majeures
de notre patrimoine artistique, littéraire et philosophique jusqu’au XIX°
siècle au moins…, de comprendre nombre de réalités contemporaines au
Moyen-Orient ou aux Etats –Unis.
Conscient de cette réalité, il nous
apparaît important d’initier nos élèves dès l’école élémentaire à cette
connaissance du fait religieux dans l’Histoire et d’en étudier les traces qui
imprègnent encore aujourd’hui nos paysages, nos œuvres d’art et notre culture
pour accéder à une meilleure compréhension de l’Histoire des hommes dans sa
globalité.
1. Avoir une
approche sensible de l’élément architectural à étudier : le regarder de
loin, de près, être à son écoute, éprouver sa taille, ses proportions, son
élévation, ses matériaux. Se mettre sous le « regard du bâtiment »,
se laisser pénétrer par lui. Exercer le regard, l’odorat, le toucher, l’ouïe
dans un tel lieu. Ressentir ce que le maître d’œuvre ou le concepteur a voulu
transmettre comme impression : force, solidité, puissance, invulnérabilité,
éternité…
2. Etre capable de
traduire ses impressions et ses sensations (ce que nous communique nos sens)
par le texte écrit, par le dessin et par l’expression corporelle et la danse.
3. Découvrir les
relations qu’entretient le bâtiment avec le paysage ( situation par rapport au
village, à la rivière, aux voies de communication, aux grands sites économiques
et monétaires de son époque). Lire une carte, compléter un plan.
Découvrir les
réseaux de pouvoir, de contrôle et d’influence que mettaient en place les
abbayes majeures au Moyen Age.
4.
Comprendre la fonction d’un
prieuré par l’étude ses différents éléments : apprendre à rechercher des
traces de ces éléments in situ, à lire un plan pour les
resituer. .
5.
Lire l’évolution du bâtiment,
les traces laissées par le temps et l’Histoire. : les destructions, les
modifications, les vestiges de structures ou d’éléments anciens. (Restes du
cloître, dortoir transformé en grange).
6.
Découvrir la sculpture romane,
ses motifs végétaux, figurés ou historiés. : lire les chapiteaux,
rechercher leur sens et leur origine (ce qui a présidé au choix des motifs),
s’imprégner de l’imaginaire médiéval dont nous ne connaissons pas tous les
codes.
7.
Après avoir senti, agir tout
au long du travail en se posant des questions, en formulant des hypothèses, en
cherchant des réponses auprès de notre guide conférencier, de documents (études
déjà faites ou archives) ou en essayant d’établir des connexions entre ce que
nous voyons et ce que nous connaissons déjà.
8.
Comprendre que par la
connaissance de la valeur du monument étudié, nous jouons notre rôle de citoyen
pour la sauvegarde et la conservation du patrimoine. La salle capitulaire a été
classée monument historique en 1891,l’église en 1908.
Ce travail a donné lieu à l’élaboration d’ un document pédagogique à destination des élèves où ils sont guidés dans leur approche sensible du prieuré.
Il est disponible à
l’école de Montcuq sur simple demande.
Les pages qui suivent rendent compte des productions des
élèves de la classe de CM2 (10 ans)
Evaluation
1.
Motivation très grande pendant
et après la visite.
Activité
importante des élèves pendant la découverte sensitive, la restitution par
l’écrit ou l’expression artistique.
Ecoute
et recherche actives.
2.
Ce type de monument a pris
sens
-
dans ses liens qu’il
entretient avec le site où il se trouve et les axes qui le relient aux grands
pôles économiques ou religieux
-
dans son fonctionnement et son
évolution
-
dans son témoignage de
l’existence d’un art riche, multiforme, qui révèle l’art des bâtisseurs du
Moyen Age et des sculpteurs de pierre en particulier dont le travail est digne
à Catus des grands foyers d’art roman européen.
3.
Retour positif des familles
qui découvrent ou redécouvrent avec leur enfant l’existence d’un patrimoine
architectural important proche de chez eux